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Pendant ma semaine à Queenstown, il était possible de réserver une excursion d’une journée au Milford Sound, un des fjords les plus populaires de Nouvelle-Zélande. Comme j’avais l’intention d’y aller de toutes façons, j’ai sauté le pas. On est donc parti pour une journée entière vers ce qui est un des endroits les plus préservés de Nouvelle-Zélande.

Un fjord, qu’est-ce-que c’est ?

Un fjord (ou fiord), est un mot d’origine norvégienne qui définit une ancienne vallée glacière proche de la mer, qui a été engloutie par les eaux.

Avec la fin de la dernière période glaciaire, les glaces, qui ont profondément creusé la vallée au fil du temps en forme de U via l’érosion, se retirent lentement pour laisser la place à de l’eau douce. Ces vallées étant plus basses que le niveau de la mer, celle-ci s’invite à l’intérieur. Cependant, l’eau douce des glaciers se mélange très peu avec l’eau salée de la mer. Tandis que la première reste en surface, la seconde se retrouve plus en profondeur.
Il en résulte de grandes étendues d’eau profondes qui s’apparentent à de très longs bras de mer, mais dont les reliefs sont très grands, et surtout, très escarpés.

Formation d'un fjord

Plusieurs pays dans le monde possèdent des fjords, mais ce sont essentiellement des pays aux latitudes élevées qui en comptent le plus. Cela s’explique par leur propension à avoir davantage subit l’ère glaciaire dû à leur proximité avec les pôles. Ainsi, la Norvège est le pays qui dénombre le plus de fjord, mais il en existe aussi au nord du Canada, en Islande, et même en Irlande ou en Écosse, qui sont pourtant plus proches de l’équateur. Dans l’hémisphère sud, le Chili et la Nouvelle-Zélande sont les principaux pays où il est possible d’admirer des fjords.

Il est également possible de naviguer sur des fjords en France… Encore faut-il faire le voyage jusqu’aux îles Kerguelen, terres dans l’océan indien sous souveraineté française qui sont totalement isolées, à proximité de l’antarctique !

Le Fiordland, espace sauvage unique au monde

Si l’on regarde une carte de la Nouvelle-Zélande, on remarque une zone verte, entrecoupée de multiples petits cisaillements bleus. Cette zone, c’est le Fiordland, où se situent tous les fjords de Nouvelle-Zélande (14 au total). Le Fiordland, rattaché à la région administrative du Southland, possède le plus grand parc national de Nouvelle-Zélande : le Fiordland National Park, d’une surface de 12,120 km².

Carte du Fiordland en Nouvelle-Zélande

La zone à gauche se démarque des autres : c’est le Fiordland

Le Fiordland est extrêmement peu peuplé, voire même inhabité. Il est par contre très sauvage, aidé par la protection des Alpes du Sud qui rendent son accès difficile. C’est aussi un des endroits les plus pluvieux au monde : plus de 300 jours de pluie, pour 7 mètres d’eau déversé chaque année. Ce grand volume d’eau permet au Fiordland de bénéficier d’une forêt extrêmement dense, et, couplé à son isolement (et par conséquent de sa préservation), d’avoir des plantes uniques au monde. Ainsi, la majorité des terres du Fiordland sont recouvertes de vert.

En route vers Milford Sound !

Milford Sound est le fjord le plus célèbre et le plus visité de Nouvelle-Zélande. Cela s’explique notamment par le fait que c’est le plus accessible des fjords dans le pays : une route a été spécialement construite pour s’y rendre, la State Highway 94. Elle est considérée comme une des plus belles routes du monde car les zones qu’elle traverse avant d’arriver au Milford Sound, bien qu’aménagées pour quelques arrêts, ont été préservées par le gouvernement.

Si à vol d’oiseau, Milford Sound n’est pas très éloigné de Queenstown (il est possible de s’y rendre en hélicoptère, plusieurs agences de tourisme proposent des vols pour admirer le fjord d’en haut), s’y rendre est très long : les montagnes obligent à faire un long détour. Il faut donc contourner le lac Wakatipu pour y aller, ce qui donne à peu près 4 heures de route, arrêts compris.

Pour m’y rendre, j’ai donc fait le choix de prendre un bus par le biais d’une agence de tourisme qui organise des excursions d’une journée au Milford Sound, en partant de Queenstown. Même si je ne suis pas fan des bus et des voyages organisés, je m’y suis plié car cela avait économiquement des avantages. De plus, cela permet d’admirer le paysage pendant le voyage, plutôt que de se concentrer sur la route.

C’est donc parti, dès 7 heures du matin, où le bus vient me chercher devant mon auberge de jeunesse. Après avoir récupéré les autres touristes, le bus quitte Queenstown en longeant le lac Wakatipu. Le chauffeur nous raconte l’histoire des lieux que l’on traverse et fait des blagues : bref, il connait son job et le fait bien.

Bus Juicy Cruise pour aller à Milford Sound

 

Après 2h30 de route, nous arrivons à Te Anau, la dernière ville avant d’entrer dans le Fiordland. Le bus fait une petite pause afin de récupérer les dernières personnes. On en profite pour visiter rapidement la ville (ou plutôt le village, vu sa taille), et on est reparti sur la Milford Road.

C’est maintenant que le spectacle commence vraiment. La route de Te Anau jusqu’au Milford Sound vaut sûrement autant le coup d’œil que le fjord lui-même, et la compagnie l’a bien compris : le bus fait plusieurs arrêts afin de vomir tout le lot de touristes que nous sommes aux points réputés les plus jolis.

Le premier d’entre eux est dans une grand vallée appelée la Eglinton Valley. Elle était, il y a des milliers d’années, entièrement remplie de glaciers, qui se sont retirés et ont laissé place à un sol très plat, recouvert d’herbe dorée à la belle saison.

Eglinton Valley - Nouvelle-Zélande

 

Le second arrêt est à Mirror Lake, un petit lac (ou plutôt un plan d’eau, vu sa taille) parfaitement positionné pour refléter les Earl Mountains qui lui font face. Quand les petits canards noirs (des Fuligule de Nouvelle-Zélande, pour être précis) ne brouillent pas l’eau du fait de leur déplacement, le reflet est quasi-parfait !

Mirror Lake - Nouvelle-Zélande

 

Le bus s’arrête une nouvelle fois, au Monkey Creek. Ici, la route traverse la vallée qui est beaucoup plus étroite, et les montagnes sont beaucoup plus proches.

Monkey Creek - Nouvelle-Zélande

 

Plus loin, le bus s’arrête devant l’entrée du Homer Tunnel. Creusé à travers les Darran Mountain, il a mis 20 ans pour être construit, de 1935 à 1954. Il ne possède qu’une seule voie, ce qui oblige à une circulation alternée. Cependant, cela pose problème, car la zone d’attente peut être soumise à des avalanches pendant l’hiver et le début du printemps.

Homer Tunnel - Nouvelle-Zélande

Crédit photo : Diego Delso

 

Une fois sorti du Homer Tunnel, c’est un nouveau spectacle qui s’offre aux visiteurs. L’encerclement par les montagnes de la vallée, qui descend progressivement, donne la sensation de rentrer dans un nouveau monde jusque-là peu exploré (alors que c’est plutôt le contraire, le nombre de visiteurs par an au Milford Sound s’élève à 550 000).

Homer Saddle Valley

 

Le bus s’arrête une dernière fois au niveau de The Chasm, une petite balade de vingt minutes qui traverse par un pont la Cleddau River et les chutes d’eau qui l’accompagnent, atterrissant 20 mètres en contrebas, au cœur des roches. Le débit de l’eau, très rapide, nous donne une idée de la quantité d’eau que la région reçoit par an, via les pluies. Plus encore, à force d’être attaquée par l’eau pendant des centaines d’années, la roche a été tellement polie qu’elle en est devenue lisse.

Cleddau River - Nouvelle-Zélande

The Chasm - Nouvelle-Zélande

 

En revenant sur le parking, le chemin nous offre une belle vue sur les montagnes, avant de reprendre le bus pour parcourir les derniers kilomètres qui nous séparent de Milford Sound.

Montagnes autour de The Chasm

 

La croisière sur le Milford Sound

C’est en arrivant en début d’après-midi qu’on découvre Milford Sound. Le temps de manger le déjeuner qui nous était offert, on monte sur le bateau qui nous fera traverser le fjord, pendant 1h30. Par chance, le temps est très dégagé, ce qui permet d’admirer pleinement les montagnes, dont les arbres dévalent les pentes jusque dans l’eau, ainsi que les nombreuses chutes d’eau qui semblent à chaque fois sortir de nul part. Pour autant, admirer le fjord par temps pluvieux vaut aussi le coup, car les cascades qui coulent le long des parois rocheuses sont beaucoup plus spectaculaires.

Il n’y a pas grand-chose à dire sur la croisière en elle-même, le mieux étant juste d’admirer le fjord.

La croisière sur le Milford Sound, c’est aussi l’occasion de voir des otaries à fourrure de Nouvelle-Zélande, se prélassant sur les roches qui émergent de l’eau.

Otaries au Milford Sound



Au terme de la croisière, certaines personnes rentreront à Queenstown par hélicoptère : une bonne occasion d’admirer le fjord par les airs. Pour le reste d’entre nous, ça sera le chemin inverse en bus, beaucoup plus calme que l’aller. Nous arriveront à destination une fois la nuit tombée, avec de belles images plein la tête.

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