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Longtemps inhospitalière, la West Coast est aujourd’hui connue pour son caractère sauvage et authentique. Coincée entre la mer de Tasman sur la façade ouest de l’île du sud de la Nouvelle-Zélande et les Alpes du Sud, elle est restée longtemps un endroit difficilement accessible, ce qui explique en partie sa faible démographie.

Il n’existe qu’une seule route principale qui traverse la West Coast, du nord au sud : la State Highway 6. Par ailleurs, il est fortement conseillé de faire le plein d’essence avant de s’y rendre, car son prix monte en flèche une fois dans la région, ce qui est une nouvelle fois expliqué par son enclavement qui limite les approvisionnements.

Carte de la West Coast (Nouvelle-Zélande)

Avant la West Coast, les Nelson Lakes

Mais avant de s’y rendre, un petit passage du côté des Nelson Lakes s’impose.

Sur la route entre la ville de Nelson et la West Coast, le Nelson Lakes National Park s’étend sur plus de 1000 km². Les randonnées débutent sur deux grands lacs  : le lac Roitoti et le lac Rotoroa (à ne pas confondre avec la ville de Rotorua).

Lac Rotoiti - Nelson Lakes

Lac Rotoiti – Nelson Lakes

Lac Rotoroa - Nelson Lakes

Lac Rotoroa – Nelson Lakes

Comme dans la majorité des parcs nationaux de Nouvelle-Zélande, il existe des randonnées dont la durée du parcours varie entre quelques heures à quelques jours. Il est possible de camper aux abords des lacs, mais attention aux terribles sandflies qui n’ont aucune pitié pour la peau des visiteurs : à peine quelques secondes sur le bord de l’eau, et j’étais déjà piqué plusieurs fois.

Mais pas le temps de s’attarder, il s’agit juste d’un détour, et la West Coast nous attend toujours. La route pour y accéder se faufile entre les montagnes, et on tombe parfois sur des choses assez curieuses, jusqu’à arriver à Westport.

Entre Nelson et Wesport

Serait-ce de l’art rouillé ?

 

La ville de Westport est une des trois principales localités de la West Coast. Son économie est essentiellement liée à la pêche, l’agriculture et aux mines de charbon encore en exploitation, à l’instar de Greymouth. Malheureusement, il n’y a pas grand-chose à voir ou à faire, mis à part une petite balade sur le Cap Foulwind qui nous donne une idée générale des côtes de la West Coast : très accidentées et sauvages.

Wesport - Cape Foulwind

Si la West Coast est sculptée de la sorte, c’est du fait de son exposition aux vents et à la marée venant de l’ouest : excepté l’île de Tasman située à environ 2 000km à l’ouest (et la pointe de l’Amérique du sud, bien loin de l’autre côté du globe), rien ne vient s’opposer aux vents des quarantièmes rugissants et à la mer, qui s’abattent sur la côte.

De ce fait, la région est connue pour être très pluvieuse et venteuse, notamment lors du printemps. Les montagnes, plus à l’est, piègent les nuages, ce qui résulte du climat plus aride de la région voisine qu’est le Canterbury, de l’autre côté des Alpes du Sud.
Pour ma part, j’ai eu de la chance car j’ai pratiquement toujours eu du soleil lors de mon passage dans la région. La West Coast s’étend sur 600km du nord au sud, ce qui correspond à la distance entre Auckland et Wellington, dans l’île du Nord.

Punakaiki et les pancakes rocks

C’est un peu par hasard que je me suis arrêté à Punakaiki. J’avais déjà fait pas mal de route depuis Nelson et la nuit pointait le bout de son nez. En m’arrêtant à la première auberge de jeunesse indiquée, le Te Nukau Retreat, je ne pensais pas arriver dans un lieu aussi reposant. Isolée dans les bois, où aucun réseau ne passe, l’auberge se divise en plusieurs huttes plus ou moins grandes selon le nombre de lits à l’intérieur. Elles sont bien sûr aménagées et chauffées. Pour accéder à chacune d’entre elles, il faut prendre plusieurs chemins à travers les bois, où la lumière a des difficultés à passer. Du fait que c’était le début du printemps, il n’y avait pas beaucoup de monde dans l’auberge : c’était très calme, et j’y ai sans doute passé la nuit la plus reposante que j’ai eu en Nouvelle-Zélande.

 Te Nikau Retreat - Punakaiki

Après 5 à 10 minutes de marche à travers la forêt, on accède à Truman Beach, une plage qui témoigne des coups que l’eau porte continuellement sur les roches de la côte ouest néo-zélandaise : elles ont été creusées au fil du temps par l’activité des marées de la mer de Tasman, et cela se voit très bien via les traces horizontales que l’eau laisse dessus.

Truman Beach - Punakaiki

Au fond, le creux formé par la marée

Truman Beach Cavern - Punakaiki

Cela nous donne une petite grotte à même la plage

 

Mais ce qui est le plus attractif à Punakaiki, ce sont les pancakes rocks : des roches calcaires qui, avec le temps de l’érosion et des tremblements de terre, se sont cisaillées et ont fini par ressembler à des pancakes (crêpes). Il a fallu 30 millions d’années pour que la roche prenne cette forme si spécifique. A marée haute, la mer se faufile dans les cavités. Sauf que celles-ci sont très étroites, il en résulte donc des geysers qui propulsent l’eau suffisamment haut pour mouiller les visiteurs.

Pancakes Rocks - Punakaiki

A défaut de crêpes, on a l’impression que la roche a été empilée au fur et à mesure

Pancakes Rocks

 

 

Greymouth, la ville minière

En continuant plus au sud de Punakaiki, Greymouth nous ouvre ses portes. C’est la plus grande ville de la West Coast, et son histoire est marquée par l’industrie minière et la recherche d’or. Avant que les européens arrivent, les maoris étaient installés depuis longtemps ici, mais la découverte de mines de charbon, et surtout de l’or, va encourager les européens à s’installer. Une véritable ruée vers l’or néo-zélandaise va se créer dans région, et l’industrie minière va participer à l’économie florissante de la ville grâce aux exports massifs dans l’ensemble du pays, à l’aide de la ligne de chemin de fer qui la relie à Christchurch, à l’est de l’île.

Greymouth - Mawhera Quay

 

Avec le déclin progressif de l’industrie minière (bien qu’elle continue de fonctionner de nos jours), l’économie de Greymouth repose également sur la pêche, l’écotourisme et la sylviculture (gestion du cadre naturel, afin d’y tirer ultérieurement un bénéfice économique).

Wagons de Greymouth

Wagons en exposition

En novembre 2010, Greymouth est marquée par une série d’explosions dans la mine de Pike River, située au nord-est de la ville. Une première explosion a lieu le 19 novembre : 2 mineurs réussissent à s’échapper, mais 29 autres restent coincés à l’intérieur. A cause d’un niveau de méthane très élevé, les opérations de sauvetage sont plusieurs fois retardées. Le 24 novembre, une seconde explosion se fait ressentir, ce qui fait perdre tout espoir de sauver les mineurs restants.

Différentes propositions ont été formulées afin de retrouver les corps des mineurs, mais aucune n’a abouti du fait de la dangerosité des lieux et du risque qui pourrait être encouru par les sauveteurs. Des robots ont même été envoyés afin d’inspecter la mine et de préparer un éventuel plan de récupération des corps, mais tous sont restés coincés à l’intérieur.

A ce jour, les corps n’ont toujours pas été retrouvés. Solid Energy, l’entreprise qui exploite la mine, a décidé en novembre 2014 de ne plus entrer à l’intérieur jusqu’à nouvel ordre.

Greymouth - Memorial des mineurs

Mémorial en l’honneur des mineurs tués dans l’accident de Pike River Mine

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