Rotorua, c’est un peu le cœur de l’île du nord de la Nouvelle-Zélande. Située au carrefour des villes d’Auckland, de Tauranga, de Taupo, et d’Hamilton, c’est une ville incontournable traversée aussi bien par les Néo-Zélandais que les voyageurs. Si cette ville de 56 000 habitants (la dixième du pays) est souvent définie comme un cœur, ce n’est pas seulement grâce à sa localisation géographique, mais à bien d’autres choses. Car Rotorua est une ville qui bat, et ce très fort depuis des centaines d’années, aussi bien géologiquement que culturellement.
Vous n’échapperez pas au souffre
Rotorua n’est pas seulement une ville qui se regarde, mais aussi qui se sent (au premier sens du terme). Impossible de ne pas sentir cette odeur de souffre lorsqu’on y arrive pour la première fois. Cette particularité unique dans le pays s’explique par la forte activité géothermique qui règne encore dans la région, ce qui fait de Rotorua une ville qui semble vivante et bouillonnante.
De la vapeur d’eau ne cesse de s’élever dans le paysage environnant, et les bruits sourds de la boue brûlante qui laisse échapper de la vapeur dans le parc de la ville accompagnent la routine urbaine classique.
Aux alentours de la ville, bon nombre d’activités touristiques exploitent ce phénomène. Des sources chaudes naturelles où il est possible de se baigner (SPA), aux parcs géothermiques dont la nature a laissé quelques beautés, en passant par les grands lacs aux couleurs différentes : il y a de quoi faire à Rotorua.
Un peu plus loin, le geyser Lady Knox s’éveille tous les matins à 10:15, pour envoyer de l’eau à plus de 20 mètres de hauteur ! Dit comme ça, on pourrait croire que c’est une manifestation naturelle. Malheureusement, c’est un peu différent : elle se fait aider par un animateur qui lui verse du tensioactif (surfacant en anglais), un composé qui permet au geyser de s’exprimer en temps voulu.
L’histoire de ce geyser est quand même intéressante à entendre : il fût découvert en 1901 par des prisonniers de l’ancienne prison ouverte de Wai-o-Tapu. Ces derniers utilisaient les sources chaudes pour laver leur linge. Un jour, l’un d’entre-eux a alors versé du savon dans l’eau du geyser, ce qui a provoqué son éruption. Sa découverte est donc purement le fruit du hasard.
L’âme Maori
Rotorua, ce n’est pas seulement des nuages de vapeur et du souffre qui chatouille les narines : c’est aussi une vitrine de la culture Maori, très présente dans la ville et dans ses alentours. Son nom complet est Te Rotorua-nui-a-Kahumatamomoe, ce qui signifie « Deuxième lac« . Le lac Rotorua est en effet le plus grand des dix-sept lacs qui parsèment les alentours de la ville. Le « deuxième » s’explique par le fait que c’est le deuxième lac découvert par un ancien chef Maori du nom de Ihenga. En l’honneur de son oncle qui s’appelait Kahumatamomoe, il lui a donné son nom.
Rotorua a été colonisé en premier lieu par les Maoris, qui s’y sont installés pour profiter des conditions géothermiques de l’endroit. Tout le quotidien des Maoris locaux tournera autour de ces conditions, de la cuisine à l’organisation spatiale des villages.
Profitant de cette forte présence ancienne, de nombreux Maoris se sont reconvertis dans le tourisme afin de transmettre leur culture aux visiteurs. Rotorua et ses alentours ont ainsi plusieurs villages Maori qu’il est possible de visiter. Des villages préservés ou reconstitués, aux spectacles faisant vivre aux visiteurs quelques heures de vie traditionnelle : il y a de quoi faire s’il l’on veut en savoir plus sur ce peuple polynésien et sur sa façon qu’il avait de vivre.
Pour ma part, je me suis rendu au Whakarewarewa Village, beaucoup moins onéreux que les spectacles nocturnes de Mitai Maori Village ou du Tamaki Maori Village. C’est un ancien village géothermal Maori, décrit comme « authentique ». Les visiteurs ont droit à une performance des chants Maoris ainsi qu’à une visite guidée du village qui apporte pas mal de précisions sur l’utilisation des sources chaudes par cet ancien peuple. Il est également possible de voir de loin le geyser Pohutu, pouvant entrer en éruption une fois par heure.
Une identité visuelle
Depuis le début de mon voyage, Rotorua est la première ville qui m’a semblée avoir une architecture un tant soit peu caractéristique. Certains bâtiments abordent en effet une architecture vieille de plus de 500 ans : le style Tudor. Ce style anglo-saxon se caractérise par l’utilisation de colombage décoratif (du bois apparent au milieu des façades des maisons, un peu à la manière des maisons en Alsace), des toits très pentus et des ornements qui habillent les cheminées. Le bâtiment qui représente le mieux ce style est sans aucun doute le Musée de Rotorua. Pour l’anecdote, c’était anciennement un centre thermal.
Si Rotorua présente un aspect touristique très prononcé de part le nombre d’activité qu’elle offre à ses visiteurs, jusqu’à en être perdu et ne plus savoir quoi faire, la ville reste un passage obligé en Nouvelle-Zélande. Aucune ville ne lui ressemble, et elle le sait bien.
Coucou ! Très belle description de Rotorua. C’est vraiment très particulier. Je pense que les statues maories (dont tu dis que tu ne sait pas vraiment ce que c’est) représentent peut-être, comme à Tahiti, une entrée d’un lieu de sépulture (cimetière chez nous). Je me trompe peut-être.
Peut-être, mais je crois qu’en ce moment ça représente surtout l’entrée d’un garage, vu la voiture derrière !